jeudi 24 juin 2010

Texte d'appel pour Rue Libre ! 2010

Texte de la Fédération Nationale des Arts de la Rue

La Rue est nôtre… On y marche on y courre on s’y plante le nez au vent, on s’y regarde, on s’y assoit, on s’y couche, on y crie, on s’y aime, on y frémit, on y pousse, on s’y bat, on y achète, on s’y vend, mais on ne s’y installe pas. La Rue, ouverte à nos misères, à nos disparités, seulement si l’on n’y fait que passer.

La rue, forêt d’humains, où ceux-ci cherchent à replanter leurs racines. Mais où l’espace marchand et sécuritaire mange peu à peu les terres.

La rue qui courre comme notre temps. Et notre temps est court, heurté, morcelé, accaparé.

Alors faire un spectacle, dans la Rue, s’arrêter pour le regarder, dans la Rue, c’est faire un écart, sortir de la circulation, du flot, du flux, forcément, créer une résistance à la frénésie.

Nous, Arts de la Rue, sommes les arts d’aujourd’hui, de demain, des arts avec du grain, du bruit, de la sueur, des arts désordonnés, croisés, ouverts, dont le contexte fait partie du texte. De l’art en prise directe avec le public, non pas un public ciblé, averti, spécialisé mais l’ensemble des citoyens, la masse des passants, un art à portée de mains, de regard, de curiosité. Par sentes, ruelles, artères, nous apportons non seulement du divertissement mais aussi de la beauté, du sens, de l'émotion, et ce n’est pas rien.

4ème édition de Rue Libre, qui suscite des émules chez nos frères, par delà les frontières .

4ème édition de Rue Libre, qui est autant un cri qu’un état d’esprit.

Rue Libre, un éclair dans un ciel d’orage, contre les confiscations, la sécurisation, la paupérisation. Un cri de rage adressé à ceux dont la fonction donne pouvoir sur l’espace public et qui oublient que la culture - que l’Art- nous unit, que ce ne sont pas les grands messes mais les mille petits liens tressés au quotidien qui font une démocratie. Un cri d’alerte quand la « crise » et la rigorisation des financements publics font perdre à nos élus le nord : quand la tempête fait rage, on ne démolit pas les phares.

L’art, un phare, oui, nous le déclarons sans fard.

Nous qui sommes ce qui réunit les hommes, hors-castes, hors cénacles, hors musées…

4ème édition de Rue Libre, à laquelle nous vous invitons, et que nous dédions à tous ceux qui persistent à penser, créer, échanger.


La Fédé.

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