lundi 3 novembre 2008

Rue libre écrit par les passants sur la chaise à porteur de la Cie Envers et contre tout




Cadavre exquis – Rue Libre – 25 octobre 2008 – Strasbourg.
La situation : Une personne entre dans la chaise à porteurs, une bande son est diffusée (ambiance de rues du monde : Barcelone, Hanoï, Moscou, Paris marché place d'Italie, manifestation à Londres... ). Elle écrit tout en étant transportée dans les rues.


En été je laisse la fenêtre ouverte
Le matin, le bruit des trains et des oiseaux.
dans mon demi-sommeil je souris
de ce contraste
l'acier et la plume.

Une odeur de Méditerranée
Picasso, Gaudi, Les Ramblas
Le jambon espagnol
l'accueil et les sourires des
Catalans avec un zeste
de fierté
et de joie

... elle arrive
Les piétons fâchés !
prennent leurs pieds
pour des sifflets.

Leurs mains pour des ailes,
pour s'envoler au-dessus
de l'autoroute,
grillant les feux rouges

à l'ombre d'une clochette
un vélo démantibulé.

Le piéton était écrasé

Mais sa chaussure avait un secret !!!

C'est celui qui parle fort qu'on entend le plus, le secret sera bien gardé, la chaussure ne parle pas.

Concert en plein air au rythme des voitures, plus la cloche des vaches. Brouhaha dialogue incompris qui berce comme une musique dans une volière sous un pont métropolitain je tombe en voyage et découvre mille choses que je n'aurais su imaginer, là au coeur de ma ville, sous l'effet de ces quelques stimuli sonores, et visuels. Il neige sur Moscou, mon voisin de siège essuie la buée sur le carreau. Les routes ont pas mal de trous, ça tangue, mais on avance. Ah, on vient de s'arrêter, la porte s'ouvre...

Des vapeurs, de la buée s'installent, la porte ouverte laisse s'engouffrer des voyageurs au nez rouge, transis de froids.

Des enfants qui courent dans la rue accompagnés de leurs mamans. Ils sont partis en voyage aux Etats Unis. Ils ont pris le train ce matin pour l'aéroport.

J'étais venue regarder les gens s'envoler.

surtout les départs pour Pékin.

On m'a offert un café. Je ne l'ai pas sucré.

Il attendait sa correspondance.
On se parlait avec des sourires.
Je l'avais aidé à porter ses valises.

Il partait pour longtemps,
et j'attendais ses cartes
pleines de couleurs et de rêve
Des sons sourds du monde magique
Mon mur devenait le monde qu'il traversait...

The street ? I like it ? Why English ? (Dont' know...)

Chui où, hein ? Au Moyen Age ?
C'est génial. Une princesse ! Dehors il se passe
quoi ? On m'emmène où ? Je vais me faire
passer à la guillotine ! Est ce que ça fait mal ???
Y' a même plus de Bergamote ! Et pourquoi on est arrêté ?
Est-ce que c'est déjà mon heure !?!
Parce que l'heure est aux Arts de la Rue...
Moi, Artiste. Je veux me faire entendre, mais,
pas de cris, pas de pleurs,
Juste de la Musique et de la Joie,
Je veux partager... avec le plus de gens possibles...
Toutes races (mais il n'y en a d'ailleurs qu'UNE, non ?!)
Tout âge
Tous délires...
Toutes mentalités... Et si possible,
qu'ils soient aussi ouverts que Moi, Artiste.

Moi Artiste ? Nan je ne sais rien faire.
Même mes lacets c'est ma maman qui me les fait
Alors un jour je me suis fait jeter
Jeté à la rue et il fallait manger.
Alors j'ai marché longtemps, très longtemps
J'ai parcouru faubourgs, avenues, ruelles et impasses.
Errant, jamais à ma place. J'ai rencontré monstres et dragons,
danseuses et pharaons et j'ai aimé marcher sans but
ni destinée... Echappée belle...
Le cadre s'ouvre la vie transpire...

Un monument aux morts voisine avec un sourire
une interaction se crée, un mot échange...
l'émergence d'insolite s'ouvre et ce
quotidien qui reprend lorsque le cadre
se ferme... Moi je préfère les choses ouvertes...
la rue libre par exemple... Tiens tiens ça me
dit quelque chose... Ça me rappelle cette
journée : Cette journée d'automne, les
feuilles mortes allongées par terre.
Le bruit des feuilles mortes
qui tombent. Le monde est beau dans sa forme
de pierre. Monde lancé

par on ne sait quelle main diabolique ou juste
malicieuse. Il la saisit et l'emmena dans l'endroit
le plus sinistre qui soit. Mais alors arriva une
manifestation qui s'appelait « rue libre ». Et ça l'a
remis de bonne humeur malgré son Kidnapage.

Enfermé, avec ma complicité, dans ce haut lieu de la littérature française,
les mots, tout à coup, me manquent... et peut-être n'ont plus le même sens qu'à
« l'AIR LIBRE ». J'étouffe
et je me sauve...

C'est alors qu'arriva le grand Lustucru !
Libre comme le vent il s'avança vers moi,
prit une grande inspiration et, de toute
sa hauteur me dit...

« N'ayez pas peur, ayez confiance en la vie »

« enfin des manifestations joyeuses !
Révolutionnons les manifestations !
le futur est confiant si on sait y mettre
du plaisir !

La rue libre ... oui ... tous les jours. Alors !!!

Vivons heureux, ensemble, simplement !!!

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